Agriculteurs : vers une France bloquée ?

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C dans l'air du 24 janvier 2024 - Agriculteurs : vers une France bloquée ? Partie de Haute-Garonne la semaine dernière, la mobilisation du monde agricole se repend et les blocages sur les axes routiers se multiplient ce mercredi. De Calais à Bordeaux, de Brest à Montélimar, les agriculteurs se font entendre et attendent les réponses rapides de l’exécutif. Lundi, le Premier ministre, avaient convié les Jeunes agriculteurs et la FNSEA, à Matignon. Dans la foulée, le ministre de l'Agriculture a promis des mesures dans les "prochains jours" et e président de la FNSEA a décidé de maintenir la pression, répétant : il n’y aura "pas de levée des actions" tant qu’il n’y aura pas de "décisions concrètes". "D’ici vendredi, près de 85 départements vont mener des actions" a-t-il expliqué également ce mercredi, n'excluant pas un durcissement du mouvement. Partout en France, la mobilisation se poursuit et la colère des agriculteurs monte d’un cran au lendemain du décès d’une éleveuse et de sa fille présentes sur un barrage routier dans l'Ariège. Hier, les Jeunes Agriculteurs ont démonté la barrière du péage de Saint-Avold (A4) alors qu’un TGV a été bloqué à Bordeaux. Ce mercredi, des agriculteurs entravent l’accès des camions au port de Calais, d’autres bonnets jaunes sur la tête ont déversé du lisier devant la préfecture d’Agen, alors que les barrages sont nombreux sur les routes et autoroutes du pays. Mais pour l’instant, il n’y aura "aucune évacuation des blocages par les forces de l’ordre" a déclaré le ministre de l’Intérieur. L’exécutif veut absolument éteindre la gronde des agriculteurs, redoutant un durcissement du mouvement voire une contagion à d’autres secteurs. Car dans le bâtiment et chez les marins pêcheurs, les professionnels voient rouge. Les seconds ont obtenu un répit de six mois sur la suppression de la détaxe sur le gazole non-routier (GNR). Mais la fin progressive de cet avantage fiscal jusqu'en 2030 risque de virer au casse-tête pour le gouvernement, déjà confronté au mécontentement de nombreux Français impactés par l’inflation et qui vont connaître une nouvelle hausse des tarifs de l’électricité le 1er février prochain. De quoi donner des sueurs froides à l’exécutif, qui garde en tête la révolte des "gilets jaunes" de l'hiver 2018. À l'époque, les rassemblements autour des ronds-points et les blocages avaient surpris toute la Macronie. Face à l'exacerbation du mouvement, le gouvernement avait dû mettre près de 20 milliards d'euros sur la table pour éteindre l'incendie. Six ans après cette contestation inédite, le nouveau gouvernement de Gabriel Attal doit faire face à sa première crise. Une situation que l’opposition entend bien exploiter à cinq mois des élections européennes et notamment le Rassemblement national. Donné en tête des intentions de vote dans les sondages, le RN s’empare du sujet et se porte au chevet des agriculteurs. Une stratégie qui s'est révélée payante aux Pays-Bas, avec l'explosion du vote populiste aux élections locales du printemps dernier et la victoire de l'extrême droite lors de législatives en fin d'année. Alors les bonnets jaunes, nouveaux gilets jaunes ? Quelles sont les raisons de la colère des agriculteurs ? Le mouvement peut-il s’étendre à d’autres secteurs ? Pourquoi les pêcheurs sont-ils mécontents ? NOS EXPERTS : - Yves THRÉARD - Éditorialiste, directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro - Frédéric DENHEZ - Journaliste - Spécialiste des questions environnementales - Audrey GOUTARD - Grand reporter, spécialiste des faits de société, France Télévisions - Guillaume DARET - Grand reporter au service politique - France Télévisions

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