Immigration : Macron assume - 21/12/23
C dans l'air - Un pódcast de France Télévisions
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C dans l'air du 21 décembre 2023 - Immigration : Macron assume "Un bouclier qui nous manquait". C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a défendu la loi immigration, ce mercredi 20 décembre, dans l'émission "C à vous" sur France 5 assumant un texte qui, selon lui, n’a rien de "déshonorant". Et tant pis s’il a fracturé sa majorité à l’Assemblée et ébranlé certains ministres dont Aurélien Rousseau qui a présenté hier matin sa démission du gouvernement. Des macronistes de l’aile gauche inquiets de la remise en cause de l’automaticité du droit du sol, de l’introduction de la "préférence nationale" pour le versement des allocations familiales et de l’extension des critères de déchéance de nationalité. Appelant à "calmer les esprits" le président de la République a fustigé les "bonnes âmes" et défendu sa conception du "barrage" à l’extrême droite. "Si on ne veut pas que le RN arrive en responsabilité, il faut traiter le problème qui le nourrit", a-t-il insisté réfutant toute victoire idéologique de Marine Le Pen. Néanmoins, le chef de l’Etat a reconnu que toutes les mesures de la loi, modelée par Les Républicains (LR), ne le font pas "sauter au plafond", notamment "la caution demandée aux étudiants étrangers" qui "n’est pas une bonne idée". Il a confirmé avoir saisi le Conseil constitutionnel. L'objectif est d'examiner un texte de loi qui contient "des mesures manifestement et clairement contraires à la Constitution", avait expliqué mardi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, à la tribune du Sénat. Les Sages ont désormais un mois pour statuer. D’ores et déjà 32 départements présidés par des élus de gauche ont annoncé qu’ils n’appliqueraient pas le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l’allocation personnalisée d’autonomie, comme l'énonce la loi immigration. Et ce matin, l’ancien chef de l’Etat François Hollande a fustigé sur France Inter "un texte écrit par les LR sous la dictée du Rassemblement national" dont les mesures correspondent à de "la préférence nationale" et représentent "une entorse au droit fondamental". Répondant à la Première ministre qui la veille avait nié toute mesure de préférence nationale, en affirmant que "comme François Hollande, il peut y avoir des distinctions entre les Français", exemple la prime d'activité, l’ancien président a jugé ces propos "faux juridiquement et fallacieux politiquement". "On est dans une distinction que les juges constitutionnels auront à rappeler", a-t-il ajouté. Autre sujet qui fait également beaucoup réagir depuis hier soir, c’est la position d’Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols. Les propos obscènes de l’acteur, diffusés dans Complément d’enquête sur France 2 récemment, ont beaucoup choqué. "Ils font honte à la France" a affirmé la ministre de la Culture qui a ouvert la porte au retrait de sa Légion d’honneur. Un point de vue qui n’est pas partagé par Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat s’est dit "grand admirateur" de celui qui réfute ces accusations. "Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier […] il rend fier la France", a poursuivi le président qui a également dénoncé une "chasse à l’homme" contre Gérard Depardieu et a indiqué qu’il ne lui retirerait pas la Légion d'honneur sans condamnation judiciaire. "Nous ne sommes pas fiers de Gérard Depardieu. Quand, regardant une jeune fille faisant du cheval et à peine âgée de 12 ans, il la sexualise. Non, nous ne sommes pas fiers", a répondu ce matin l’ex-président François Hollande sur les ondes de France Inter. "Il a parlé de Gérard Depardieu, de son talent, et de la présomption d’innocence. Moi, je vais vous parler des 14 femmes agressées, des femmes humiliées, des femmes bouleversées par les images qu’elles ont vues, de toutes ces femmes qui voient à travers Gérard Depardieu ce que peut être la violence, la domination, le mépris", a-t-il ajouté. NOS EXPERTS : - Louis HAUSALTER - Journaliste politique au Figaro - Anne ROSENCHER - Directrice déléguée de la rédaction de L’Express et chroniqueuse sur France Inter - Raphaëlle BACQUÉ - Grand reporter au Monde - Jérôme FOURQUET - Directeur du département Opinion à l’Institut de sondages IFOP