Comment identifier les images réalisées par IA ?

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Vous les avez sans doute vu sur les réseaux sociaux, partagés par des proches qui s’en amusaient, ou en une d’un article… Des photos truquées montrant le pape en doudoune chic au Vatican ou encore Emmanuel Macron avec une baguette à la main en pleine manifestation contre la réforme des retraites font le tour d’Internet depuis quelques semaines. Ces photos synthétiques, générées de toutes pièces portent un nom : les synthégraphies. Si elles sont encore imparfaites pour le moment, leur qualité atteint un niveau alarmant. Pour truquer une photo, une IA n’a besoin que de quelques minutes, et le résultat est parfois supérieur au travail d’un artiste digital. C’est donc pour cette raison qu’un regard critique face est nécessaire, pour ne pas tomber dans le piège des fake news, résultant en une perte de confiance dans les images. Il existe aussi un risque d’instrumentalisation, notamment de la part de pays qui utilisent depuis plusieurs années des stratégies de désinformation massives comme la Russie. Pour lutter contre ce phénomène, le projet CAI (Content Authenticity Initiative) semble tout indiqué pour nous protéger des fausses photos. CAI a été développé par Adobe et le New York Times. Concrètement, le système implique en premier lieu que l’appareil photo avec lequel la photo de base a été prise dépose une signature numérique unique au moment de l’enregistrement du cliché sur la carte mémoire. Cette signature est ensuite complétée par d’autres infos comme le recadrage, la modification de la balance des blancs, l’amélioration de la netteté etc. Ces données permettent à un éditeur photo, à un journaliste ou à quiconque se retrouverait confronté à cette photo, de pouvoir contrôler son parcours ainsi que ses altérations. En résumé, il s’agit d’une chaîne de protection qui doit systématiquement être complète. Le premier industriel à avoir annoncé du matériel compatible avec le projet CAI est l’Américain Qualcomm, leader mondial des puces pour smartphones. Car en effet, les smartphones se vendent en bien plus grand nombre que les boîtiers photos, faisant de Qualcomm la première « marque photo » du monde, devant Sony, Leica et Nikon qui ont également rejoint la CAI par la suite en annonçant chacun une mise à jour d’un de leurs boîtiers phares. Ainsi, si les données d’une image sont incomplètes, ou si certaines infos concernant la modification du cliché sont ajoutées, il y a fort à parier qu’elle n’est pas « authentique ». Sur le site de la CAI, plusieurs outils permettant de connaître la véracité d’une photo sont disponibles au grand public, permettant ainsi à quiconque de s’approprier cette technologie de vérification. Car la menace des IA est bien plus importante que celle des quelques aficionados de Photoshop qui modifient une image. En effet, on parle d’un potentiel de production de plusieurs milliards de fausses images, étonnamment plus vraies que nature. Si les industriels suivent, la CAI pourrait rapidement faire le ménage. Un problème subsiste toutefois, les enjeux économiques encore et toujours. Pas sûr que les fabricants y trouvent le compte et donc ne se laissent tenter par une collaboration avec le CAI. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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