La Russie désespérément en quête d'électronique ?
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Plus de six mois après le début du conflit en Ukraine, la Russie serait activement en quête de semi-conducteurs et de munitions pour soutenir son effort de guerre. D'après le média Politco, une longue et très précise liste d’achats, jugée crédible par divers experts aurait même été dressée, permettant d'identifier clairement les manquements de l'armée Russe. Un rapport du renseignement américain consulté par le New York Times affirme que Moscou cherche à se fournir en munition auprès de la Corée du Nord, et cela, seulement quelques jours après avoir acquis des drones iraniens. Mais au-delà de s'équiper en obus, roquettes et autres engins explosifs auprès d'autres pays, le Kremlin chercherait surtout à se fournir en équipements électroniques pour pouvoir justement fabriquer ses armes. Il ne faut pas oublier que la Russie reste dépendante des entreprises occidentales pour s'approvisionner en composants électroniques de pointes, notamment ceux qui équipent ses missiles supersoniques. Sauf que depuis la vague massive de sanctions occidentales prise contre le pays, ces produits dont devenus très difficiles à obtenir D'après Politico, le Kremlin cherche donc à mettre la main sur des semi-conducteurs, des transistors, des transformateurs, ainsi que des connecteurs. Une liste d’achat répartie en trois catégories, par ordre de priorité, et qui mentionne même le prix à l’unité que Moscou s’attend à devoir dépenser. Parmi les produits les plus désirés par Moscou, on retrouve les semi-conducteurs des Américains Micron, Holt, Texas Instruments, Intel et Broadcom, mais aussi des puces fabriquées par Cypress, ou d’autres fabriqués par IDT. Parmi les priorités « moyennes », on retrouve plusieurs équipements vendus par les japonais Murata et Panasonic, mais aussi par l’entreprise néerlandaise Nexperia, le groupe franco-italien STMicroelectronics, l’allemand Harting ou encore le Taiwanais Yagao. D'après Gina Raimondo, secrétaire américaine au commerce, qui s'appuie sur des renseignements ukrainiens, les Russes commenceraient même à récupérer des puces sur des produits électroménagers. Pour sa part, le Premier ministre ukrainien Denys Shmylal a déclaré à Politico que les Russes avaient dépensé la moitié de leur arsenal et commençaient à utiliser du matériel de l’époque soviétique. Deux affirmations à prendre avec précautions, puisque ce conflit se joue aussi sur le terrain de la communication avec la volonté affichée pour chacun de décrédibiliser et affaiblir l'image de l'adversaire. En ce qui concerne les semi-conducteurs, il faut dire que le Kremlin aurait tout à fait les moyens de contourner les sanctions. La Russie peut avant tout passer par la Chine pour obtenir certains équipements. En effet, la Chine pourrait très bien acheter puis revendre à la Russie les semi-conducteurs souhaités par Moscou. Ceci dit, la rivalité sino-américaine devrait grandement limiter cette possibilité. D'après les informations d'Atlanta Trade Atlas, la Russie aurait importé près d’un million de semi-conducteurs entre 2017 et 2022, grâce à 5 600 sociétés écrans. Si une simple liste d’achat ne permet certainement pas de prouver que Moscou manque de quoi que ce soit, il s'agit tout de même d'une difficulté supplémentaire dont le président Vladimir Poutine se serait bien passé. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices